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COMMUNIQUE N°1

Décembre 2000


REVOLUTION PROLETARIENNE OU BARBARIE


 

" En même temps que se développe la subordination réelle du travail au capital, c'est-à-dire au mode de production spécifiquement capitaliste, c'est non pas le travailleur individuel, mais une force de travail socialement coordonnée qui devient l'agent réel du processus de travail dans son ensemble.
Les diverses forces de travail qui coopèrent et constituent la machine productive totale participent diversement au processus immédiat de la production des marchandises (ou mieux: des produits), la tâche des uns étant surtout physique, des autres intellectuelle, celui-ci comme gérant, ingénieur, technicien, etc., celui-là comme surveillant, le troisième comme simple ouvrier manuel, voire comme manoeuvre.
Dès lors, on range de plus en plus les fonctions de la force de travail sous le concept immédiat de travail productif et ses agents sous le concept de travailleurs productifs, directement exploités par le capital et totalement subordonnés au processus de valorisation et de production du capital.
Si l'on considère le travailleur collectif qu'est l'atelier, son activité coordonnée se matérialise directement dans un produit collectif qui est en même temps une masse totale de marchandises, et il importe peu que la fonction du travailleur individuel, rouage du travail collectif, soit plus ou moins proche du simple travail manuel.
"

Karl Marx

 


Les maquillages, toujours plus massifs, variés et perfectionnés que la société spectaculaire marchande vomit chaque jour dans nos cerveaux, ne parviennent à occulter la vérité : la réalité est un cauchemar.

Le monde se divise principalement en deux classes fondamentalement antagonistes qui, à l'heure actuelle, ne sont pas encore entrées en guerre ouverte l'une contre l'autre.

Puisque nous diffusons ces propos à des lecteurs dont la subjectivité est forcément construite par la pourriture du discours dominant, il nous semble nécessaire de décrire brièvement ces deux classes et les rapports réciproques qu'elles entretiennent.

 

- La Bourgeoisie détient le pouvoir depuis environ deux siècles. Elle est la classe de l'économie en développement ; la société est sa société.

Elle possède les moyens de production qu'elle fait fonctionner en achetant la force de travail du prolétaire. Le rôle économique et historique de la Bourgeoisie se limite à accumuler du capital et, par ce biais, posséder le monde dans sa totalité.

Aujourd'hui la Bourgeoisie est malade : elle crève sous ses amas de richesses qu'elle a, d'ailleurs, souvent acquis ou refuser de partager en massacrant des millions d'individus. Elle voit venir la fin de son règne tandis que son délire d'accumulation s'annonce finalement comme la mise en péril de l'humanité.

De plus en plus piégée par les contradictions du système qu'elle a instauré, le capitalisme, la bourgeoisie fait reposer l'économie mondiale de ce début de 21e siècle sur des bases toujours plus fragiles.

Sans même évoquer les perspectives désastreuses sur le plan écologique, force est de constater, en effet, que les plus grosses sommes monétaires ne participent plus au cycle de la production, elles sont en marge. Prisonniers de sphères autonomes, les actifs financiers sont à la merci des comportements irrationnels des places boursières du monde entier. Du jour au lendemain le système économique planétaire peut s'effondrer à la suite d'un crack boursier.

La Bourgeoisie subit la plus grande crise qu'elle n'a jamais connu car tout aujourd'hui joue contre sa sécurité. Sans tenir compte de l'état du monde, véritable réquisitoire contre ses exactions, la Bourgeoisie poursuit envers et contre tout sa course sur le chemin de la démesure. L'époque actuelle nous offre la preuve que la Bourgeoisie est la classe de l'organisation du suicide général.
Rien ne pourra l'arrêter sauf la force de la révolution prolétarienne.

 

- Le Prolétariat regroupe, dans les pays industriels, l'immense majorité de la population et ne cesse de croître, dans le reste du monde, proportionnellement au développement de l'économie marchande.

Tout prolétaire est contraint, pour survivre, de vendre sa force de travail au Bourgeois car elle est tout ce qu'il possède fondamentalement.

Qu'il soit ouvrier, employé ou travailleur intellectuel, le prolétaire obéit aux impératifs que lui dicte la Bourgeoisie : comme producteur il édifie le monde que lui commande la classe dominante, en tant que consommateur il a pour fonction d'écouler la production dans l'unique but de pérenniser le système capitaliste. Le Prolétariat est donc la classe de ceux qui n'ont aucun pouvoir sur l'emploi de leur vie.

Voilà plus de 200 ans que la classe ouvrière mène des guerres contre la domination de classe en ne rencontrant finalement que défaite après défaite. Vaincu férocement par la Bourgeoisie au 19e siècle, dérouté par les contre-révolutions (le Léninisme, le fascisme et le nazisme) et traumatisé par la menace de l'arme nucléaire, le prolétariat est aujourd'hui majoritairement atomisé, précarisé et décervelé.



Le rapport social généralisé est le spectacle (concept défini par Guy Debord), qui n'a pu se développer que sur le pourrissement des conditions révolutionnaires : la domination de la marchandise dans tous les domaines de l'existence a conduit une partie du capital à prendre la forme d'images et à se substituer à toute vie sociale libre.

En d'autres termes, le capitalisme a fait
sa propriété de l'ensemble de ce que constitue la vie.

Dans ces conditions, les hommes soumis à l'économie ne peuvent participer que passivement au fonctionnement de la société. "Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation."

Les nouveaux marchés du capitalisme sont les cerveaux des milliards d'individus exploités. A mesure que la société spectaculaire-marchande se consolide, la subjectivité individuelle s'uniformise pour ne devenir que le capital du vécu décédé.

En matière de clonage comportemental et d'homogénéisation du vécu individuel, la jeune génération prolétarienne est la cible la plus facile à atteindre.
Abrutis par les médias, conditionnés par un système économique qui capture leur imagination pour en faire un produit, les jeunes prolétaires ne peuvent même plus se targuer de posséder une identité.
L' apparence du non-engagement volontaire de cette génération cache sa misère absolue d'être en marge de la vie dès la naissance.

 

C'est sur la base de ces rapports de classes que la Bourgeoisie lance aujourd'hui partout dans le monde un assaut des plus dévastateurs contre les classes populaires.

La situation mondiale est désastreuse : face à un prolétariat désorganisé, sans conscience révolutionnaire, les capitalistes affinent leur dispositif pour réduire massivement le coût du travail. En Occident, l'attaque s'opère contre tout ce qui n'était pas, au terme d'un compromis entre les patrons et les travailleurs, soumis aux lois du marché sans lois (le libéralisme).

Les services publics, le système de retraite par répartition, la protection sociale sont menacés de disparaître. Tout ce qui pouvait encore servir de protection au travailleur dans le code du travail va être réduit à néant. Les mesures pour recentrer l'existence sur l'économie devenue folle s'appliquent peu à peu (loi des 35 heures en France).
Parallèlement, l'Etat éclipse son rôle de régulateur de l'économie pour intensifier ses fonctions de contrôle social et policier.

 

Tout annonce, par conséquent, l'avènement de
l'âge de la survie en milieu extrême
ou, plus précisément, l'ère de la Barbarie.


 

 

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