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COMMUNIQUE N°6

Janvier 2002

LA CHASSE EST OUVERTE...

 

" Nous vous avons demandé notre chemin, mais vous nous avez fait tourner en rond. "

Malcolm X, 16 février 1965.
Assassiné 5 jours après cette déclaration, au cours de laquelle il fustigea
le pouvoir américain raciste et dénonça, entre autre, l'alliance officieuse
entre le Ku Klux Klan et l'organisation des Black Muslims.


" Les tyrans ne connaissent d'autre limite à leurs exactions que la patience de ceux qu'ils oppriment. "

Frederick Douglass, 1849.
Esclave africain (1817-1895), il s'émancipa et mena
aux Etats-Unis d'Amérique une large campagne abolitionniste.

 

 

Nous vivons dans une société où chacun n'a pas sa place, qui n'assure pas à tous la libre émancipation ou bien même la simple accession aux droits fondamentaux qu'elle a pourtant édictés :
l'égalité de tous, devant la justice, la culture, la liberté d'expression, etc...

Nous constatons chaque jour que le système économique qui régit les relations internationales, comme individuelles, est incapable de subvenir aux besoins naturels et vitaux de la majeure partie des habitants de cette planète.

Et cela pour la simple raison qui s'impose de plus en plus clairement à la face du monde :
Une société qui édifie ses bases sur l'exploitation (humaine, comme des ressources naturelles) est une société de division (sociale, économique et culturelle), de pillage, d'oppression et de répression.

La seule unité apparente demeure celle de ceux qui "possèdent", et qui cherchent à maintenir, voire à accentuer, leurs puissants organes de domination sur les masses laborieuses.

 

Malcolm XNous le savons aujourd'hui, notre lutte doit se faire sous le signe de "l'intelligence", comme l'entendait Malcolm X, c'est à dire en se battant sur le même terrain que notre oppresseur, mais non à ses côtés :

"Nous ne croyons pas à un combat dont les règles sont dictées par ceux qui nous écrasent. Nous ne croyons pas pouvoir gagner un combat dont les règles sont dictées par ceux qui nous exploitent. Nous ne croyons pas pouvoir mener un combat en essayant de gagner l'affection de ceux qui nous ont opprimés et exploités depuis si longtemps (...) Nous n'avons besoin de personne pour fixer les règles des combats que nous allons livrer. Nous devons étudier la nature du combat en question, étudier l'ennemi, étudier ce qui joue contre nous et ensuite dresser un plan de bataille et mettre au point une stratégie. Alors on obtiendra des résultats. Mais tant qu'on permettra à un tiers de venir nous dire ce que nous devons faire et ce que nous ne devons pas faire (...) on n'aboutira jamais à rien."
(Extrait des "Ultimes discours" de Malcolm X, Editions L'Esprit frappeur. Texte intégral disponible sur le site www.assassin-productions.fr/malcolmx.htm)

L'indépendance et l'intransigeance critique vis-à-vis des institutions et organisations existentes sont ainsi les premières conditions d'une désaliénation possible.

 

Mumia Abu-JamalRompre ses chaînes, c'est aussi rompre celles des autres.
Dans ce contexte, le soutien aux hommes et aux femmes qui témoignent de leur réalité et résistent malgré les pressions qu'ils subissent est plus qu'indispensable, et ce, sur tous les continents.

L'exemple de la lutte d'un homme comme Mumia Abu-Jamal nous enseigne à quel point la force des convictions est puissante.
Incarcéré et condamné à mort dans le cadre du programme anti-terroriste "CoIntelPro" (qui a visé avec succès à éliminer toute menace de subversion politique sur le territoire américain), cet homme ne cesse de transmettre ses analyses éclairées au delà du couloir de la mort. Pour encore combien de temps ? Seule notre mobilisation JUSQU'A SA LIBERATION saura le dire.

Sa dénonciation des injustices commises par le système libéral écrasant les minorités (dont les incarcérés, ces "habitants des maisons d'arrêt", font partie) et ses très justes critiques du fonctionnement anti-démocratique de nos démocraties occidentales transpercent les murs. Encore faut-il y prêter l'oreille...

"CAPITALISM PLUS DOPE EQUALS GENOCIDE" - By Michael "Cetewayo" Tabor (Political Prisoner,  NY 21) Black Panther Party, U.S.A."Apportée aux Etats-Unis par des pilotes à la solde du gouvernement afin de financer les contre-révolutionnaires d'Amérique centrale, la cocaïne arrive à Nègreville, aux Etats-Unis, pour y être transformée en cailloux cristallins (...) Un nouveau et puissant poison commençait à se vendre dans les quartiers pauvres, débarqué sur nos rives grâce aux détournements de fonds opérés dans le cadre du plan secret "Iran-Contra", baptisé par la CIA "opération Aigle Noir" et dirigé par ce grand héros américain qu'est Ollie North (...) *
L'histoire récente, celle des années soixante contestataires, a connu également une vague de consommation de drogues - cachets divers, herbe, héroïne non-coupée - dans les quartiers noirs. Les opposants radicaux de l'époque soupçonnaient déjà la présence malveillante de Big Brother dans ces quartiers où le flot de drogues a permis de noyer les flammes de la résistance révolutionnaire noire (...)
Ce complot diabolique a un précédent dans l'histoire des Etats-Unis. Combien de communautés et de tribus d'amérindiens ont-elles été dévastées après l'introduction de l'alcool dans leur régime alimentaire par les Européens ?

(Extrait de En direct du couloir de la mort, Mumia Abu-Jamal, La Découverte, Paris, 1999.)

Oliver North* Lors du second mandat de Ronald Reagan (1985-1988), un groupe de hauts fonctionnaires opérant à partir de la Maison Blanche a vendu des armes à l'Etat iranien de façon illicite et a utilisé une partie des bénéfices de cette opération pour aider les contre-révolutionnaires nicaraguayens. Oliver North, lieutenant-colonel des U.S. Marines et membre du Conseil de sécurité nationale, a été l'une des chevilles ouvrières de cette opération, hautement illégale, qui a fait l'objet d'un rapport d'une commission sénatoriale en 1987 et d'une enquête menée par un procureur spécial. Inculpé dans un premier temps, North a été relâché par la justice (...) Le directeur de la CIA de l'époque, William Casey, le vice-président George Bush et le président Reagan ont été blâmés dans le rapport du procureur spécial mais n'ont pas été sérieusement inquiétés par la justice."
(Note du traducteur Jim Cohen.)

Une justice partiale ? Ca fait bien un point commun entre celle qui est appliquée aux puissants et celle qui est appliquée aux faibles (économiquement et sociologiquement parlant).
Quand on constate l'illégalité probante du déroulement des procès de Mumia Abu Jamal lui-même, il est clair que la justice à deux vitesses n'est pas un vain mythe.

La situation en France n'est pas plus idyllique.
Est-il besoin de préciser que notre nation a strictement les mêmes impératifs impérialistes, politiques, mafieux, économiques et sociaux que les Etats-Unis ?
Nous observons chaque jour que ce que le Nord fait subir au Sud, il le fait aussi subir sur son territoire à sa propre population. L'un et l'autre sont indissociables. L'un et l'autre sont inadmissibles.
L'enjeu est la remise en question de l'exploitation, de l'accumulation et de la répartition inégalitaire des richesses. Et cela au niveau international comme individuel.

 

Angela DavisComme l'enseignait l'ancienne Black Panther Angela Davis à l'Université de Californie en 1969 avant d'être destituée puis condamnée à la prison à perpétuité par le gouvernement américain (elle fut acquitée et libérée sous la pression populaire en 1971) :
"D'une conscience authentique de l'oppression naît la nécessité, clairement perçue par un peuple, d'abolir l'oppression. L'esclave qui tend à cette perception claire découvre vraiment le sens de la liberté. Il sait ce que signifie la disparition du rapport de maître à esclave."
(Extrait de Angela Davis parle, Angela Davis, Editions sociales, Paris,1971.)

Sur le chemin de cette connaissance qui nous mènera vers la libération, et donc la liberté, force est de constater que les obstacles sont nombreux, que la désinformation règne, que la passivité nous est quotidiennement suggérée... pour le plus grand bien de l'ordre établi et de ceux qui en bénéficient.

La compréhension du monde tel qu'il fonctionne doit être notre priorité.
Et il faut désormais savoir que cette lucidité ne s'acquierera pas sans effort, ni sans un réel désir de l'obtenir.
Nos ennemis le savent et le craignent plus que tout, de la connaissance vient l'émancipation et nait la subversivité.


Le savoir est une arme, la chasse est ouverte.


 

 

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