Comme
les révolutionnaires l'avaient facilement prévu, la
mascarade républicaine au sortir du premier tour des élections présidentielles
françaises n'a effectivement et objectivement servi qu'à légitimer la
férocité de la politique aujourd'hui menée à l'encontre du prolétariat
par les patrons via le gouvernement Raffarin.
Mais, s'il est vital pour la pertinence de la
présente analyse de mémoriser les événements, il est tout aussi important
de parvenir à révéler les forces et les enjeux qui en constituent la trame.
Dans une perspective de préparation de la révolution prolétarienne mondiale,
cette méthode de compréhension de l'époque permet d'évaluer la position
de l'ennemi tout en contribuant à déjouer les pièges que celui-ci tend
sur le chemin de la libération populaire. Et, à l'heure où la politique
des maîtres capitalistes ne se résume plus qu'à la terreur et à
la manipulation, nombreux sont les guet-apens tendus aux opprimés par
le système dominant.
Le
monde vient d'entrer dans une phase de risque extrême que reflète
la position unitaire du camp des multinationales, des financiers et de
leurs sbires de politiciens et de militaires : celle de la guerre totale,
concept dont l'inventeur n'est autre que Joseph GOEBBELS, ministre de
la propagande et de l'information du Troisième Reich.
Les
graves crises financières récentes,
la baisse continuelle de la demande globale et les conflits sociaux partout
de plus en plus intenses poussent les capitalistes à combattre la réalité,
celle que la misère et la colère croissantes des populations du globe
font éclater au grand jour.
Dans cette furie qui nie la vie même, la guerre est présentée comme l'unique
solution à tous les problèmes, parce que le problème majeur est l'asphyxie
du capital dont l'accumulation (ayant atteint un niveau jusque là jamais
connu) est plus que jamais menacée.
L'entreprise d'éradication absolue qu'entend mener la fraction la plus
puissante de la bourgeoisie internationale intervient après une période
d'intensification de la politique de la terreur à l'échelle locale.
Ainsi, depuis que la chute des dictatures staliniennes a fait basculer
la planète dans la dérégulation du capital, les conflits abominables qui
ont frappé les populations en Irak, en Algérie, dans les Balkans, au Rwanda,
en Tchéchènie ou en Palestine ont tous servi, par la mise en place régionale
des méthodes de gouvernement totalitaire, de tests préparatifs en vue
d'élever ces méthodes au mode unique de gestion des peuples sur toute
la planète.
Dans
cet élan, on note que l'offensive lancée par les Etats-Unis d'Amérique
contre la population irakienne a cela de nouveau qu'elle s'opère inéxorablement,
et malgré l'échec de propagande des agences de communication US pour rallier
les opinions à cette aventure barbare.
Le droit international, que la classe dominante a pourtant elle-même édicté
afin de légaliser le colonialisme et l'impérialisme lui est à présent
insupportable parce que c'est la démocratie, désormais obsolète, qui doit
disparaître pour l'avènement d'une dictature mondiale.
Personne ne s'y trompe, que ce soit les représentants des USA à l'ONU
qui bravent la charte des Nations Unies comme bon nombre de ces ONG et
militants d'appareils de la pseudo-contestation qui avouent leur impuissance
face aux exactions sans limites des bourreaux.
Aussi, l'attaque que déclenchent la bourgeoisie des Etats-Unis d'Amérique
et ses vassaux répond non seulement à la volonté impérialiste d'envahir
et d'occuper le Moyen-Orient en vue de contrôler les ressources minières
dont regorge cette région, mais elle consiste surtout à déclarer fermement
que la démocratie a fait son temps pour qu'advienne le règne global de
la terreur.
Cette abominable situation est la résultante directe de la destruction
des avatars démocratiques au pays du dollar, par de vils stratagèmes,
ces dernières années.
Chacun
peut savoir que J.W.BUSH n'est président des USA qu'à cause d'une sombre
machination par laquelle des milliers de voix en faveur de son adversaire
Al GORE ont été évincées du système électoral.
Le scandale ne fut d'ailleurs évité que grâce à l'étouffement de l'affaire
par les médias nonobstant les contestations de certains tels le réalisateur
Michaël MOORE :
« Cher Monsieur le Secrétaire Général, Aidez-nous
! Une fraude électorale massive est en train de se produire dans une région
qui a l'air d'une république bananière -mais qui fait en réalité partie
des Etats Unis d'Amérique ! Nous assistons impuissants au vol de nos élections
et nos dirigeants semblent incapables de faire quoi que ce soit pour l'empêcher.
Au nom de tous ceux qui aiment la liberté, partout dans le monde, j'appelle
la communauté internationale et les Nations-Unies à intervenir immédiatement.
Tout indique que le vote de milliers de nos concitoyens n'a pas été comptabilisé
ou, pire, qu'il a été détourné au profit d'un homme dont la sour s'appelle
"Bay". Et une enquête plus poussée révèle également que des
centaines d'Afro-américains ont purement et simplement été interdits de
vote (un tiers des hommes afro-américains âgés de 18 à 35 ans seraient
interdits de vote aux Etats-Unis suite à une condamnation judiciaire,
voir La maison noire, par Michael Moore). »
(Extrait de la lettre de Michael Moore au secrétaire général
des Nations unies, Kofi Annan, 11 novembre 2000, http://www.uzine.net/article255.html)
La
junte militaro-industrielle ayant instigué ce coup d'Etat allait tirer
profit le 11 septembre 2001 des fameux attentats du World Trade Center
et du Pentagone.
Même s'ils appuient aujourd'hui implicitement la diplomatie française,
les deux ouvrages de Thierry MEYSSAN (L'effroyable
imposture, et Le
Pentagate) sur ces terrifiants événements révèlent tout simplement
que la classe dirigeante s'est engagée à imposer un totalitarisme planétaire
en instrumentalisant ces attentats. On ne s'étonnera donc pas d'observer
les journalistes, politologues ou parlementaires stipendiés, s'obstiner
à faire semblant de voir en Ben LADEN l'ennemi public numéro 1, tout en
l'apparentant fallacieusement à Saddam HUSSEIN pour l'occasion.
Ces chiens de garde du système spectaculaire-marchand ne font, par ce
fait, que perfectionner ce qui leur a toujours servi de fonction : le
mensonge. Comment pourrait-il en être autrement lorsque c'est le centre
du système capitaliste mondial lui-même qui ordonne de jouer la plus grande
farce morbide de l'histoire ?
La classe suicidaire au pouvoir ne peut plus se permettre d'expliquer
là où rien n'est justifiable, de maquiller l'horreur devenant trop quotidienne.
Elle ne se résout plus qu'à crever les yeux et couper les langues.
En
réalité, cette guerre totale est le symptôme d'une phase avancée de la décomposition
du système de la propriété privée des moyens de production et d'échanges.
A ce stade, la contraction capitaliste risque de faire voler en éclat
les alliances entre les impérialismes les plus puissants.
C'est ainsi qu'il faut comprendre les hésitations de la France, de l'Allemagne
et de la Belgique à combattre aux côtés des nord-américains.
C'est le peu d'indépendance que ces bourgeoisies européennes ont réussi
à arracher de la rapacité des USA, depuis la fin de la seconde guerre
mondiale, qui est actuellement remis en question, et cela engendre quelques
résistances.
Pourtant,
il serait stupide de considérer les institutions européennes comme garantes
des libertés démocratiques en contrepoids solide face à la démence états-unienne.
L'Union Européenne ne peut être le protagoniste de ce fantasme schématique
et simpliste que certains jugent possible.
D'abord parce que, déjà, de nombreux pays membres appuient ouvertement
les violences yankees.
Ensuite, et c'est le plus important, la politique économique européenne
est directement soumise aux décisions de la Réserve Fédérale US, laquelle
dépend du pouvoir politique américain, contrairement à la Banque Centrale
Européenne qui, indépendante des élus européens, s'axe dans les faits
sur les actions des principaux opérateurs que sont les banques et organismes
de crédit américains.
L'arsenal
institutionnel que constitue l'Union Européenne n'est qu'un ensemble de
rouages législatifs et réglementaires dont la fonction première est d'instaurer
la déréglementation généralisée en désintégrant toutes les conquêtes du
mouvement ouvrier depuis la fin du 18ème siècle.
En ce sens, le totalitarisme mondial s'instaure en Europe par la destruction
des nations comme cadre de l'unité de classe du prolétariat que visent
les traités de Maastricht et d'Amsterdam.
Le but de cette politique, sur le vieux continent comme partout ailleurs,
est de retarder la chute du Capitalisme.
Les paradis fiscaux, l'esclavagisme salarial, le chômage de masse et la
militarisation des rapports sociaux succèdent petit à petit à l'Etat providence,
au droit social, au plein emploi et à la démocratie parlementaire.
Cette involution qui mène directement à la dictature ou à la Révolution
se traduit concrètement en France par la mise en ouvre de dispositifs
ultra-sécuritaires dont les inspirateurs sont à chercher à l'autre bout
de l'Atlantique, au Manhattan Institute et du côté de l'équipe de Rudolph
Giuliani, le célèbre inventeur de la "tolérance zéro".
Ces
"fabriques à idées" nées sous la présidence Reagan ont réussi
à populariser dans le reste de l'Occident des conceptions libérales et
d'extrême-droite visant à contenir la pauvreté grandissante, désormais
inévitable dans un Capitalisme en crise structurelle, par la gestion policière
et judiciaire.
La responsabilisation forcée des défavorisés accompagne une politique
de réduction drastique des budgets sociaux, d'éducation et de santé. Comme
le précise Loïc Wacquant dans son livre Les prisons de la misère
:
« On désigne couramment par l'expression de "Washington
consensus" la panoplie des mesures d' "ajustement structurel"
imposées par les bailleurs de fonds internationaux comme condition d'aide
aux pays endettés (avec les résultats désastreux que l'on a pu récemment
constater en Russie et en Asie) et, par extension, les politiques économiques
néo-libérales qui ont triomphé dans tous les pays capitalistes avancés
au cours des deux dernières décennies : austérité budgétaire et régression
fiscale, compression des dépenses publiques, privatisation et renforcement
des droits du capital, ouverture à tout va des marchés financiers et des
échanges, flexibilisation du salariat et réduction de la couverture sociale.
Il convient désormais d'étendre cette notion afin d'y englober le traitement
punitif de l'insécurité et de la marginalité sociales qui sont les conséquences
logiques de ces politiques. »
Il
n'est donc pas surprenant de déplorer aujourd'hui, en France, une situation
chaotique dans les hôpitaux et les écoles alors que la police voit ses
pouvoirs et son budget fortement croître...
A ce tableau sinistre, on ajoutera que, dans les pays industrialisés,
les décideurs renouent, de nos jours, avec des mécanismes d'exploitation
proches de l'esclavage : c'est ainsi que les autorités développent le
travail dans les prisons à mesure que celles-ci se multiplient et se remplissent,
sans oublier d'octroyer une partie du parc carcéral à des gestionnaires
privés.
L'avenir est sombre pour les chômeurs puisqu'on produit à moindre coût
en taule.
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Extrait
Audio (2,1Mo)
"Interlude DRSP"
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L'actuel
gouvernement français, dont le programme se résume à l'anéantissement
des libertés démocratiques, la suppression du code du travail, le pillage
du service public et de la protection sociale, a pour mission de passer
en force là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
La
détermination médiatique d'un Nicolas Sarkozy ne tient évidemment pas
du fait que sa démarche est légitime.
Celle-ci n'est dictée par rien d'autre que l'angoisse profonde d'un effondrement
du système capitaliste auquel la bourgeoisie compte échapper en frappant
vite et fort le prolétariat.
Les récentes déclarations belliqueuses à l'encontre des travailleurs du
représentant du patronat, Ernest Antoine Seillière, trahissent un empressement
frénétique pour achever la présente transition entre la démocratie et
le totalitarisme : « Vous avez sifflé la fin de
la récréation mais pas encore convaincu la France de se remettre au travail
! »
(Extrait de la déclaration d'Ernest Antoine Seillière
à l'attention de Jean Pierre Raffarin lors de l'Assemblée Générale du
MEDEF du 14 janvier 2003.)
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Extrait
Audio (3,6Mo)
"Interlude Medef"
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Mais
elles répondent aussi à l'inquiétude de voir la classe ouvrière se lever
pour défendre la civilisation partout menacée.
Car le prolétariat résiste (le nombre croissant de grèves l'atteste),
dans les services publics comme dans les entreprises privées, et semble
déterminé à se battre jusqu'au bout pour déjouer
les plans de la finance internationale.
Ainsi avertie, la classe dominante sait qu'il lui sera favorable d'affaiblir
l'adversaire en le divisant.
Dans ce but, les capitalistes ont organisé ces dernières années, parallèlement
au flicage grandissant de la population, la mise en place méthodique d'un
communautarisme pour accélérer la décomposition sociale dans les zones
les plus frappées par la pauvreté.
On commence à évaluer, aujourd'hui, les dégâts qu'une telle politique
engendre chez les plus démunis : violence misogyne, retour à des mécanismes
d'oppression archaïques tels que le patriarcat agressif, la répression
sexuelle, le clanisme, l'inculture et le racisme.
En s'appuyant sur la promiscuité et la misère des ghettos qu'elle a
elle-même construits, la domination exalte les vieilles rancours liées
au colonialisme.
Elle exacerbe le repli identitaire et les comportements mafieux en
soutenant subrepticement tout mouvement fascisant qui saura seconder la
maréchaussée pour reléguer et contrôler la révolte, tout en sapant par
le bas les combats prolétariens.
La religion joue ici un rôle central dans un pays où elle a toujours été
vue par les exploités comme le fer de lance de la réaction.
Mais son visage était celui du catholicisme, dont l'hégémonie s'est effondrée
à mesure que les pratiquants ont déserté les églises et que le dogme chrétien
a plié sous les glorieux coups que lui ont infligés les ouvriers pendant
plus de deux siècles.
Si le Vatican et ses agents ne se sont jamais avoués vaincus au point
de peser lourdement sur les décisisons politiques actuelles de la plus
haute importance, la parole catholique, elle, se heurte au rejet massif
des couches populaires.
L'offensive du prosélytisme religieux dans les quartiers miséreux, dont
les méfaits s'appréhendent avec le recul de la laïcité, est aujourd'hui
portée principalement par l'Islam.
L'attaque est d'autant plus pernicieuse que le pouvoir compte sur la tradition
internationaliste propre à la classe laborieuse pour que celle-ci se méfie
d'une lutte à caractère ethnique et se résigne à supporter cet assaut
sans y répondre.
Pourtant, les révolutionnaires ont tout à gagner à placer dans
la tradition populaire de lutte contre les marchands de foi
le combat contre le retour à des pratiques religieuses
arrogantes et dangereuses .
Ils déjoueront ainsi le piège que la classe dominante tend à tous les
travailleurs dans l'espoir de les voir sombrer dans les conflits de pseudo-races
et de croyances.
Le
soutien étatique au racolage de la jeunesse pauvre par des fanatiques
religieux, le déclenchement d'émeutes par la provocation fasciste ou policière,
l'appui au trafic de drogue en refusant notamment de légaliser le shit,
sont autant de pratiques à dénoncer qu'elles s'avèrent dans les faits
être une arme efficace pour mieux stigmatiser la jeunesse prolétarienne
en vue de la réprimer.
Dans cette optique, la création d'un Conseil Français du Culte
Musulman (CFCM) donne la pleine légitimité à l'Union des Organisations
Islamiques de France, dont le poids auprès de certains jeunes issus de
l'immigration est croissant, et qui n'est autre qu'une formation d'inspiration
nazie.
Richard
LABEVIERE le confirme dans son livre Les dollars de la terreur
: «
Ce n'est pas la première fois que la route des Frères musulmans croise
celle des serviteurs du IIIe Reich. Le fondateur de la Confrérie lui-même,
Hassan al-Banna, a servi d'intermédiaire entre ceux qui deviendront les
"officiers libres", notamment Anouar al-Sadate, et des agents
de l'Allemagne nazie. (...) Un autre membre du conseil d'administration
d'A.T. ramène l'histoire de la banque à celle des liens complexes conjointement
tissés par l'islamisme et la croix gammée. Très connu dans le paysage
islamique suisse et européen, A.H. est un personnage aussi étrange que
haut en couleur. (...) A deux reprises, en 1963 et en 1965, il rencontre,
dans la capitale égyptienne, Johannes von Leers, l'ancien bras droit du
Dr Goebbels, qui lui "ouvre les yeux sur le vrai sens de la grande
aventure du IIIe Reich". (...) Les relations du groupe "Thulé"
avec l'Islam sont anciennes, à travers les théories notamment de Haushoffer,
Horbiger et René Guénon. Dans le sillage de l'Anhenerbe, société nazie
d'études ésotériques, se tisseront les liens entre l'islam et l'extrême
droite néonazie. Avec l'association française d'hyper-droite le Club de
l'Horloge, l'actionnaire de la banque A.T. tisse des liens en direction
de "tous les vrais nationalistes européens et américains". (...)
En 1994, dans plusieurs capitales proches-orientales, la banque assurait
différentes transactions pour le compte de la "Gama'a islamiya"
du Liban. Elle effectuait plusieurs versements de fonds au profit d'un
chef de cette organisation, le libanais Fayçal Maoulaoui, ancien responsable
de l' "Union des organisations islamiques de France" (UOIF),
structure des Frères musulmans en France. »
Le
CFCM s'inscrit dans la réorganisation générale, qu'appelle la dictature
en marche, visant à déchoir le citoyen de ses droits individuels fondamentaux
en effaçant 4 siècles d'émancipation, afin de le réduire à l'état de fidèle.
En parallèle, les autorités laissent s'organiser des milices d'extrême-droite
sionistes dont le but est de recadrer les rapports sociaux en rapports
communautaires pour créer un climat de tensions ethniques et religieuses
dont la logique s'oppose bien évidemment au combat de classe.
C'est ainsi
que des actes sauvages commis par le Bétar et la Ligue de Défense Juive
restent étonnement impunis tandis que ces deux organisations se renforcent
:
«
Plusieurs incidents récents ont remis en lumière le Betar, mouvement de
jeunesse voué à la lutte pour la défense d'Israël, et proche de la droite
nationaliste israélienne. Spécialisée dans les actions coups de poing,
l'organisation déclarée en France depuis 1929 a pour objet "le développement
physique et intellectuel de la jeunesse juive". Les tensions liées
à la situation au Proche-Orient sont à l'origine des dernières opérations
du Betar, ou de groupes qui lui sont proches, recensés par les services
de renseignement policiers. Le 11 février, à Levallois (Hauts-de-Seine),
une demi-douzaine de jeunes ont pris à partie, en marge du conseil municipal,
des proches de l'ancien maire (RPR), Olivier de Chazeaux. Trois plaintes
ont été déposées pour "violence en réunion". Le 19 février, une
échauffourée a opposé une vingtaine de personnes à l'occasion d'une conférence
organisée à l'université de Paris-IV sur le thème "Palestiniens, Israéliens,
quelle paix ? Quelles perspectives ?". Un étudiant coiffé d'un keffieh
a été frappé au dos à coups de barre de fer. Il s'est vu délivrer une
incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours. Le 22 mars, une dizaine
de militants qualifiés par les policiers de "proches du Betar"
ont pénétré de force dans le local de la librairie Envie de lire à Ivry
(Val-de-Marne), qui abrite la section parisienne de l'Association des
Palestiniens de France. Les agresseurs ont immobilisé les employés puis
renversé les rayonnages et répandu de la peinture, avant de prendre la
fuite. Le 1er avril, des inscriptions ont été taguées à Strasbourg (Bas-Rhin)
sur la vitrine d'un commerçant présenté comme un sympathisant de l'Union
des organisations islamiques de France (UOIF), la principale association
musulmane. "La terre d'Israël au peuple d'Israël", signé "Betar",
était-il notamment écrit. Enfin, le 2 avril, un nouvel incident violent
a opposé à l'aéroport d'Orly des membres du Betar à des militants pro-palestiniens
venus accueillir José Bové, expulsé de Ramallah par les autorités israéliennes.
Proche
du Likoud de France, le Betar s'est doté en 1985 d'une filiale destinée
aux étudiants, le Tagar. Les deux associations partagent le même siège
à Paris. Elles recrutent principalement en région parisienne et dans quelques
grandes villes, et organisent des cours d'éducation sioniste et des activités
s'apparentant au scoutisme ou aux camps de vacances. Le Tagar se consacre
également à la promotion de l'alya, l'émigration vers Israël. Tous
leurs membres sont censés suivre un entraînement à l'autodéfense et ont
pour vocation d'assurer la sécurité de la communauté. Selon des sources
policières, une autre association considérée comme radicale est apparue
en octobre 2000. La Ligue de défense juive (LDJ), filiale française de
la Jewish Defense League créée par le rabbin Meir Kahane en 1968. Militant
d'extrême droite et chef du mouvement Kach, auteur de déclarations racistes,
le rabbin Kahane a été assassiné en novembre 1990 dans un hôtel de New
York. La LDJ se présente cependant comme "respectueuse de l'ordre républicain",
tout en ajoutant qu'elle "n'hésitera pas à agir et à se défendre en
cas d'attaque". »
(Pascal Ceaux, Le Monde, 7 avril 2002)
Au
passage, on note que la reconquête lancée par les puissants en est, aujourd'hui,
à porter l'assaut sur la liberté de penser, en remettant en cause la loi
(certes imparfaite) de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
En ce sens, les positions ultra-réactionnaires des officiels états-uniens
viennent conforter cet obscurantisme à vocation planétaire :
« Les Américains forment un peuple libre, qui sait
que la liberté est le droit inné de chaque être humain et l'avenir de
toute nation. La liberté que nous chérissons n'est pas le don de l'Amérique
au monde, c'est le don de Dieu à l'humanité. Enfin, nous sommes confiants
en nous-mêmes - mais pas seulement en nous-mêmes. Nous ne prétendons pas
connaître toutes les voies de la Providence, pourtant nous pouvons lui
faire confiance, et placer tous nos espoirs en ce Dieu aimant qui est
source de toute vie, et de toute l'histoire. Puisse-t-Il nous guider aujourd'hui,
et continuer de bénir les États-Unis d'Amérique. Je vous remercie. »
(Extrait du discours du président Bush sur l'état de l'Union,
28/01/2003.)
La
guerre totale que vient de déclencher la bourgeoisie internationale contre
les peuples du monde entier est le ferment de la généralisation de la guerre
mondiale des classes si le camp de la Révolution sait s'organiser.
La tâche est immense mais, au delà des apparences, les conditions
semblent propices. L'Histoire enseigne que toute guerre favorise paradoxalement
les conditions révolutionnaires. D'ailleurs, le mouvement planétaire de
contestation anticapitaliste se popularisant depuis 5 ans est en partie
né du refus de la première guerre du Golfe.
Construire
une organisation révolutionnaire de masse pour en finir avec le système
spectaculaire-suicidaire-marchand, telle est la seule voix juste pour
que, de la politique criminelle du marteau et de l'enclume que nous inflige
la domination, se forge l'insurrection salvatrice des conseils prolétariens.

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