La religion : une arme séculaire de destruction massive

Parmi les scandaleuses injures que le capital, dans sa marche suicidaire, jette au visage meurtri de l’intelligence, il en est une qui laisse une souillure indélébile parce que concoctée des poisons les plus néfastes que la stupidité a distillés dans l’Histoire.
Et cette saleté a la nauséabonde caractéristique de prospérer en moisissure étouffante de toute vitalité, défigurant toute salacité en monstre criminel. Cette peste de la déraison, ce germe létal du désespoir apeuré dans l’aveuglement, ce souffle de la mort qui glace la vie, c’est la religion.
La religion est intrinsèquement réactionnaire.
Elle constitue une représentation du monde se fondant sur le mensonge et la haine de la liberté. Parole indiscutable parce que ne résistant pas à l’épreuve du dialogue libre et de la preuve scientifique, ineptie inversant objectivement les lois de la production du réel (ce que Bakounine appelle le salto mortale) en décrétant que le spirituel est créateur du matériel, le dogme religieux est le culte de l’arbitraire triomphant, l’apologie de l’incohérence écartant tout sens véritable. De ce fait, la foi, au-delà de tromper l’humanité, l’entraîne sur la voie des calamités.
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"Les 12 preuves de l'inexistence de Dieu" |
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Accès au texte de
Sébastien Faure, 1914 |
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Chienne de garde du pouvoir de classe, peu importe à l’idéologie religieuse de se mettre au service d’un chef de tribu asiatique, d’un patricien, d’un puissant bédouin, d’un latifundiste esclavagiste, d’un patron d’industrie ou d’un tribun nazi.
Partout où la domination existe, la religion veille. Et les idéologies léninistes fossoyeuses de dizaines de millions d’exploités n’ont pu remplir leur tâche immonde qu’en se consolidant en religion. Les symptômes de cette fatale défiguration des aspirations communistes ne pouvant conduire qu’à dresser cet évident et sinistre diagnostique : le culte du Prophète, le mysticisme de l’eschatologie, le dogme indiscutable s’érigeant sur l’éviction de la pensée critique, la sacralisation de la souffrance nécessaire.
En accédant au pouvoir il y a plus de 2 siècles, la bourgeoisie n’a fait que remodeler les modes d’action des organisations religieuses. Elle a juste appris à adapter l’arme divine à ses propres impératifs, cet instrument abominable servant à justifier les fondements et les crimes de la société de classes : propriété privée, division biologique inégalitaire de l’humanité (la femme est inférieure à l’homme), répression sexuelle, totalitarisme comme but politique, guerre et massacre comme méthode de gouvernement. Les bourgeois ne sauront jamais assez remercier les mercenaires de la sainte parole qui ont assuré et continuent de remplir les fonctions décisives d’éradication de la révolte accompagnant la conquête capitaliste du monde. La bourgeoisie internationale ne serait rien sans ces missionnaires chrétiens qui ont permis d’établir efficacement les fondements de l’accumulation primitive du capital sur les charniers des peuples esclaves érigés en autels de l’ignominie une fois recrachés des mines de métaux précieux ou des champs de production agricole.
En se constituant en classe sociale potentiellement révolutionnaire, le prolétariat a très vite été identifié par les capitalistes comme l’ennemi principal, un ennemi organique dont l’existence requise par la production du capital en interdisait l’anéantissement. La contention de l’ouvrier s’est opérée par la répression, la paupérisation ici et l’abondance marchande là, la saignée massive quand les conditions d’exploitation l’exigeaient et le contrôle des consciences. Cette dernière tâche a longtemps incombé aux forces religieuses lorsque le capital n’était pas assez prégnant pour désintégrer la communauté prolétarienne en conquérant l’imaginaire et la culture propre des travailleurs. Faire accepter l’inacceptable des conditions de vie misérables et/ou atroces dictées par l’infamie de l’inégalité économique fut une mission longtemps monopolisée par les aboyeurs de croyances. Mais, si la religion est l’ancêtre de la société du Spectacle en tant que négation déformatrice de la réalité et mode de pensée anti-historique, son emprise sur les consciences a fortement périclité en Occident et sur l’ensemble de la planète tout au long du 20ème siècle. Comme le capital s’implantait à la base des rapports sociaux, la religion dévoilait son visage de parent pauvre de l’illusion marchande devenue si sophistiquée sous nos latitudes. A ce propos, il est tout à fait saisissant d’observer que, dans les pays dominants, les centres commerciaux ont petit à petit pris toute la dimension perdue par les cathédrales dans ce qu’elles avaient autrefois de lieux cérémoniels à la gloire de l’illusion.
Pourtant, croiser une femme enfermée dans une bourkha en pleine rue d’une ville de banlieue française, écouter un discours trempé dans la verve nauséabonde des sectes protestantes du XVIIème siècle de la bouche de G.W. BUSH, se faire sermonner, avec stupéfaction, par la voie ressuscitée d’un prosélytisme des plus infectes, sont quelques uns des multiples supplices caractéristiques d’un autre Age que le quotidien nous inflige. Aussi, force est de constater avec effroi que le monstre divin est loin de pourrir aux poubelles de l’Histoire et que partout les armées de Dieu ont entrepris une offensive de reconquête du pouvoir à l’échelle planétaire. Cet assaut majeur ne peut être compris et efficacement combattu que s’il est envisagé au travers d’une analyse critique de la transformation des conditions de la formation du capital social total, laquelle n’a pu avoir lieu que par les victoires historiques des capitalistes sur le camp prolétarien ces dernières décennies.
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Extraits Audio à télécharger
"Discours de G.W. Bush" |
Redéploiement offensif des clivages religieux :
stratégie terroriste de dernier secours au service du capital suicidaire

L’aggravation de la contradiction entre la reproduction sociale et l’auto valorisation de la valeur a provoqué depuis 30 ans une accélération vertigineuse de la tendance de l’impérialisme à la destruction des forces productives, et ce, dans le cadre d’une augmentation de la production capitaliste globale menaçant inexorablement d’une disparition proche l’humanité et son environnement.
Cette configuration calamiteuse engendre peu à peu la suppression des anciens cadres d’exploitation et impose dans le champ politique la nécessité de la systématisation de la gestion du prolétariat par la force. L’effondrement du capitalisme d’Etat à l’est est venu affermir les positions ultra réactionnaires que la bourgeoisie fut contrainte d’occuper pour mettre fin à l’assaut prolétarien des années 1960-70. En effet, avec la mort de son allié structurel, la bureaucratie léniniste, la classe impérialiste se trouve depuis 15 ans dans une situation stratégique paradoxale : elle fait face à des exploités sans organisation ni théorie révolutionnaires efficientes mais ne peut plus bénéficier de l’étouffement ample et efficace qu’exerçait le stalinisme. Partant, l’ennemi ne perçoit pas la révolution en tant que menace imminente mais n’en est pas moins convaincu que, les illusions du spectaculaire concentré s’étant désormais envolées, celle-la s’érige en alternative plus que jamais possible à son monde pourrissant. Et cette conviction est d’autant plus ancrée que la bourgeoisie sait que ses offensives massives menées planétairement ne peuvent laisser le camp adverse sans réaction.
Car face au règne du pillage mondial et de la dévastation exigés par la domination intégrale du capital, la classe prolétarienne exsangue organise difficilement mais sûrement une contre attaque dont on devine depuis quelques temps les signes. Malgré l’orchestration de la confusion par les gauches et leurs relais citoyennistes, le prolétariat s’oppose à l’organisation mondiale du carnage en réussissant même à remporter des demi victoires comme ce fut le cas en Argentine en 2001, quand, devant les désastres du vandalisme élaboré par les transnationales et leurs banques, sa colère chassa à deux fois un gouvernement bourgeois. Avec la même fureur et plus efficacement, les masses boliviennes dirigent actuellement une guerre sans merci contre les plans impérialistes visant à la spoliation des matières premières dans leur pays. Au Venezuela, un processus réellement révolutionnaire à l’œuvre dans le cadre d’une révolution bourgeoise à caractère souverainiste a démontré sa puissance fulgurante par la déroute qu’il inflige aux conspirateurs yankees depuis mai 2002. En Equateur, l’ire de la rue vient de chasser à nouveau un président de la République à la botte de l’Oncle Sam.
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Documentaires Vidéo à télécharger
"Venezuela en videos" |
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"Manifestations de lycéens", Avril 2005 |
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sur Exod75.free.fr |
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Ces nombreuses ripostes ouvrières et paysannes en Amérique latine, à l’instar de la grande insurrection en Kabylie, des grèves dures dans les usines chinoises, des manifestations fleuves contre la guerre aux U.S.A, des mobilisations populaires contre les contre-réformes en France, en Allemagne et en Italie, illustrent que les masses, sur tous les continents, se mettent en marche pour faire reculer l’ordre totalitaire de la prédation capitaliste.
Dans sa résistance contre les métastases du cancer marchand, le prolétariat est le déclencheur potentiel d’une bataille historique visant à la mort des maîtres d’un mode de production désormais kamikaze. Saisie par une telle menace, la classe suicidaire renonce à tout progrès social, qu’elle était jusque là capable de concéder, pour dévoiler son vrai visage de barbare sanguinaire. Malgré les maux toujours plus graves de la maladie industrielle qu’elle persiste à inoculer jusqu’à l’insupportable à la planète et à l’humain, la domination aménage son obstination de prisons, de manipulations génétiques, de militaires qu’elles croient invincibles, de prothèses marchandes annihilatrices de toute intelligence salvatrice...
En ces temps odieux, seules la violence paroxystique et la manipulation crue sont donc aux commandes. Aussi, n’est-il pas surprenant que les méthodes les plus aguerries de répression soient remises au goût du jour. Elites, parce que pionnières dans l’art particulier de castration anxiogène décliné à la dimension individuelle et collective, les églises, sentant l’asservissement définitif à portée de main, jettent toutes leurs forces dans cette guerre mondiale et décisive contre l’humanité. Les armées de la religion, positionnées dans toutes les classes et dans tous les secteurs de la société s’acharnent à ajuster la perception faussée du monde par les exploités à la situation toujours plus chaotique qu’elles façonnent sans relâche. Les attentats du 11 septembre 2001 sont venus confirmer cet état de fait et annoncer la consécration artificielle de l’acte religieux comme facteur déterminant de l’évolution historique. A défaut d’une fin de l’Histoire qui a déjà fait long feu, la négation de la praxis s’opère notamment par une tentative d’appropriation religieuse des événements. Succédant à une époque de multiplication des conflits régionaux sous l’étendard des croyances, l’avènement de la guerre totale du bien contre « l’axe du mal » trahit ce fait sidérant que, dorénavant, le temps historique irréversible de la bourgeoisie s’enlise dans les anachronismes les plus grotesques. Les gardiens paisibles du « village planétaire » voué au confort marchand globalisé se mutent soudain en fanatiques paranoïaques et belliqueux opérant le sauvetage de l’ordre capitaliste par une traque illimitée à la vie au son des prières et des prêches pour le « conflit de civilisation » et la « guerre sainte ».
Le pouvoir unitaire du mythe qui a été détruit par la bourgeoisie comme force de matérialisation de la réalité, est dès lors ravivé parce que l’insatisfaction engendrée par la domination parcellaire est devenue insupportable.
Mais l’unité du mythe n’est ressuscitée qu’en tant que mythe de l’unité dans une des dernières tentatives de la classe capitaliste de sauver la société du Spectacle. Le retour des religions comme forces envahissantes de l’imaginaire populaire révèle que le bourgeois prétendument devenu situationniste au point de tout formater est présentement forcé de prioriser l’idéologie religieuse sur ses multiples concurrentes. C’est parce qu’exploiter en organisant le consentement a échoué que dominer en exigeant l’avilissement redevient l’option contrainte. Et cette décomposition porte en elle une menace auto exterminatrice : l’ordre divin spectaculairement réanimé n’en reste pas moins qu’un épouvantail de plus pour prolonger la domestication généralisée. Dieu faussement réintronisé sur le gouvernement du monde mais véritablement réduit en pantin de dernier secours à la valorisation du capital est condamné à être piétiné par les masses sous peine que la supercherie apocalyptique qui le manie en finisse des derniers vestiges de son sens par le suicide général.
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"Rapport au ministre des affaires étrangères" |
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Accès au rapport de
Régis Debray, 2004 |
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Ainsi, la domination souhaite nous convaincre que l’humain est indéniablement religieux, que les conséquences engendrées par le pourrissement du capitalisme relèvent de la religion et que les solutions qu’elles appellent également.
Acteur stipendié d’un tel lavage de cerveau, l’idéologue et non moins ambassadeur peu probant des intérêts impérialistes en Haïti, le français Régis Debray, ne prétend rien de moins que démontrer la supériorité et la préséance du fait religieux sur le fait social. Sous couvert d’une verve suffisante mal dépoussiérée de considérations scientistes, ce falsificateur à la rescousse du dogme essaye opportunément de légitimer sur le terrain scientifique l’offensive majeure à l’œuvre contre la laïcité. A l’aide de son nouveau gadget pour intellectuels d’élevage, sa « Médiologie », Régis Debray entreprend d’étendre à l’infini le domaine de la croyance, y attribuant théoriquement toutes les dimensions de l’existence pour, au final, servir de fond idéologique aux exercices de communication laborieux des putes ministérielles justifiant les attaques en cours contre la liberté athée.
De ridicules arguties en palabres abscons et par le biais des crétins qu’elle a placés aux manettes des innombrables spécialisations nécessaires à son omnipotence, la classe au pouvoir diffuse un discours négationniste affirmant sa volonté d’en finir avec l’insupportable lutte des classes tout en annonçant l'ignominieuse pratique appropriée à ce dessein. Cela signifie concrètement la mort des libertés arrachées depuis 1789 en France et dans le monde entier. Sur les sentiers de l’abattoir, l’individu ne doit plus être apte à se considérer libre de penser et d’agir, mais se définir comme membre d’une communauté ethnique ou religieuse et ainsi se soumettre aux fatalités qu’on lui dicte, dès lors, si facilement. Dans des conditions de survie se dégradant à l’extrême, le contrôle des consciences est de cette sorte plus efficace qu’aucun autre.
A cet égard, le conflit asymétrique à l’œuvre entre Israël et la Palestine est tout à fait instructif. N’en déplaise aux déchets du gauchisme qui s’attachent à focaliser tactiquement leur regard pseudo contestataire sur cet endroit du monde où la révolte est à ce point vérolée par la foi, c’est bien la manipulation religieuse qui capte la colère légitime du réservoir de main d’œuvre surexploitée par le colon israélien pour la conduire à l’impasse, condition vitale à la pérennisation de l’Etat sioniste. Si leur puissance numérique et financière assise sur le culte du salut dans la mort les a conduit à être de moins en moins contrôlables, les prêcheurs du Hamas ont été crées de tout pièce par le Mossad en vue de couper court à toute réelle perspective révolutionnaire du peuple palestinien. Le chaos actuel résulte de cette brigue, et les perspectives de la création d’un Etat palestinien, que toutes les composantes organiques du désastre sont désignées à gouverner, ne laissent présager qu’un renforcement des serviteurs de la désolation capitaliste dans cette région.
Ce schéma, par lequel la parole pieuse déforme, canalise et conduit les énergies nobles de la révolte à l’édification du pire, est appliqué dans le sang quand le peuple ne veut se soumettre aux impératifs insupportables dictés par l’oligarchie financière mondiale. L’Algérie est le martyr inconsolable de ce procédé barbare coinçant les masses dans le hachoir génocidaire actionné par les efforts combinés de la soldatesque et des barbus, et ce, dans le seul dessein d’accroître la dette et de multiplier les privatisations. Tous les fragments du pouvoir séparé, bureaucratie militaire, organisations d’opposition (FLN, FIS, FFS, MDA, PT…), fusionnent leurs forces dans la désinformation et la terreur. Contre le mouvement libérateur des masses exprimé violemment en 1980 et 1988, les saigneurs algériens mettent l’arme religieuse au service de la dislocation sociale, et d’abord en cantonnant la femme au rôle de résidu de la société. Le ""Code de la famille" s’appuyant sur les préceptes mahométans, et qui a été soutenu par toutes les représentations politiques lors de la signature du contrat national en 1995 sous l’égide de la vaticane communauté Sant’Egidio, a ainsi légalisé depuis 1984 les pires discriminations à l’encontre du sexe féminin.
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