Edito
- Février 2001

"Il n'y a pas d'éloquence solitaire et tout orateur a deux
génies,
le sien et celui du siècle qui l'écoute." Lacordaire
Comment
croire, à moins d'être décervelé, que par le rap on arrivera à faire
beaucoup d'argent et vivre comme un Bourgeois, à l'instar des quelques
marionnettes télévisuelles qui se pavanent dans des Mercedes, ou au
bord de piscines avec des culs de créatures de rêves en gros plan, en
déblatérant des paroles de beaufs ?
Et
pour ceux qui prétendent donner un sens à leur textes, la plupart servent
à créer l'ambiance d'un monde où les femmes sont des salopes, où l'individu
s'affirme en acceptant la loi du fric, où les êtres humains ne sont
pas libres mais enfermés dans des pratiques identitaires, ethniques
et religieuses : tout un discours très conformiste en plein accord avec
les intérêts fascisants des multinationales propriétaires des maisons
de disques et des "radios jeunes".
Dans ce contexte, le rap n'est plus que le Spectacle du misérable,
joué devant des pauvres, par d'anciens pauvres
et pour de plus anciens riches.
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